Hypersensibilité : comment trouver sa place en famille, au travail, dans la société ?

« Tu es vraiment trop sensible », « Oh ce n’est pas si grave », « T’inquiètes pas », « Tu es tout le temps fatigué, toi »… Autant de phrases que les personnes hypersensibles entendent régulièrement. Des jugements parfois difficiles à supporter et qui les fragilisent.  Les psychologues estiment qu’environ 20% de la population serait hypersensible. Soit 1 personne sur 5 plus sensible que la moyenne.

Difficile pour ces personnes de vivre en harmonie avec leur environnement. Elles souffrent quotidiennement : chaque bruit, chaque odeur, chaque émotion est ressentie bien plus intensément. Les « HP », comme on les appelle aussi, sont également plus sensibles au regard extérieur et au jugement d’autrui. Leur estime de soi s’en trouve fragilisée et leurs prises de décision sont souvent influencées par l’entourage.

Néanmoins, loin d’être un fardeau, l’hypersensibilité peut devenir une force. A condition de transformer son regard sur soi-même pour enfin trouver sa place dans l’ensemble de ses activités.

Vivre l’hypersensibilité en famille

Lorsque l’un des membres de la famille est hypersensible, qu’il s’agisse d’un enfant ou d’un parent, le quotidien peut vite devenir compliqué. Le fait d’avoir posé un diagnostic avec le soutien d’un professionnel et de reconnaître cette spécificité est la première étape indispensable.

Pour apaiser les relations entre les membres de la tribu, il est judicieux de faire le point ensemble, par exemple à l’occasion d’un conseil de famille bienveillant, sur ce qui peut déclencher une forte réaction émotionnelle. Pour certains, le bruit sera déclencheur, pour un autre ce sera le désordre ou encore certains mots ou certaines phrases.

Les personnes hypersensibles doivent plus vite que les autres gérer ces stimulations trop nombreuses. Une surcharge d’activités, tant pour les enfants que pour les parents, en fait partie.  A partir de ce constat, il sera nécessaire d’adapter soit l’emploi du temps, soit les activités. Par exemple, ce n’est pas la peine de forcer son enfant hypersensible à venir au supermarché avec vous, si ce dernier ne peut supporter le bruit ou les odeurs de lessive et de détergent au rayon droguerie. De la même manière, si c’est vous qui êtes hypersensible, réservez-vous un moment de décompression entre le travail et la maison. Une marche même courte de 10 minutes permettra de prendre un peu de temps pour vous et d’évacuer une part du stress généré par votre environnement.

Pour aller plus loin

Dans la communication avec les vôtres, prenez le temps d’expliquer vos ressentis. Etre hypersensible, c’est aussi accepter que les autres ne le soient pas. Pour résumer, préservez-vous et prenez soin de vous pour ne pas en vouloir aux autres.

L’hypersensible au travail

Le monde du travail peut être éprouvant pour une personne hypersensible. Dans le meilleur des cas, cette dernière aura choisi une profession dans laquelle sa sensibilité pourra s’exprimer. Cette singularité va souvent de pair avec la créativité et la communication, sous toutes ses formes.

Les ajustements peuvent se faire sur la quantité de travail et la communication entre les collègues et la hiérarchie. Si l’hypersensible ne sent pas considéré ou mal évalué par sa hiérarchie ou ses collègues, il sera en profonde souffrance. Pour faciliter les relations interpersonnelles, il est conseillé aux hypersensibles d’apprendre à dire “non”. Savoir ce que l’on est capable de réaliser et oser le dire est un indispensable de la survie en entreprise ou face à ses clients, lorsque l’on est indépendants. Se surcharger de travail au risque de se sentir dépassé et incompris ne fera que renforcer le stress. Si l’hypersensibilité n’est pas une pathologie, elle augmente le risque de dépression et burn-out.

Un hypersensible qui évolue dans un cadre de travail nocif va recevoir trop de stimuli. Le bruit, notamment en open-space, peut être une source de stress considérable. Sur du long terme, ce stress et ces hyperstimulations au travail peuvent conduire à un réel surmenage.

Pour aller plus loin


L’intuition, un atout de taille pour l’hypersensible

Chez lui, cette capacité cognitive est plus développée. A l’écoute de soi et de sa petite voix intérieure, l’hypersensible saura comment interagir au mieux avec les autres, en choisissant le bon moment et la manière. L’intuition de l’hypersensible lui permet d’être un bon manager s’il développe sa confiance en lui et qu’il renforce son estime de lui-même. Cette intuition est une capacité indispensable pour tous ceux qui exercent des professions libérales dans lesquelles la relation à l’autre est privilégiée.

L’hypersensible en société

Bien souvent, l’hypersensible qui a évolué toute sa vie en tentant de répondre aux normes sociétales se sent continuellement en décalage. Son rapport au monde est particulier et il peut souffrir de cette différence. Le meilleur moyen de trouver sa juste place dans la société est de la prendre, c’est-à-dire de s’accepter pleinement en se défaisant des masques et des costumes qui ne sont pas les siens.

Pour se sentir le plus libre possible d’être lui-même, l’hypersensible peut chercher à s’entourer de personnes ayant une sensibilité proche de la sienne. Ainsi le regard des autres lui pèsera moins. De même, parce qu’elle est en perpétuel questionnement, la personne hypersensible s’intéresse à de nombreux sujets. Pas question de se limiter, bien au contraire ! Explorez le monde selon vos envies, en compagnie de ceux qui vous semblent bienveillants.

L’hypersensible face à ses émotions

Plus que les autres, l’hypersensible doit composer avec ses émotions, plus nombreuses et plus intenses. Pour maintenir un équilibre et réduire la fatigue ou les différents maux, il est recommandé de réguler son état émotionnel pour apporter au cerveau une réponse adéquate.

Pour cela, plusieurs choix possibles : d’un côté des activités psychocorporelles, à l’instar de la sophrologie ou du yoga permettent de retrouver un état de calme ; de l’autre, des disciplines libératrices comme la musique, le chant, la peinture ou le dessin permettent d’exprimer les émotions à travers un support. En associant son intuition et ses facultés artistiques, l’hypersensible peut se créer un espace de liberté et de bien-être salvateur.