De nombreuses croyances populaires attribuent certaines capacités cognitives au fait de se coucher tard ou de se lever tôt. L’expression « le monde appartient à ceux qui se lèvent tôt », en est la parfaite illustration. Un collectif de scientifiques de l’université d’Ottawa a décidé de trancher en menant une étude scientifique sur le sujet.
Les lève-tôt s’expriment mieux
Pour mener à bien leurs travaux, les chercheurs ont réuni un groupe de 61 participants âgés de 20 à 78 ans. Ces derniers ont été répartis en deux groupes suivant leur chronotype. Ce terme correspond au rythme biologique de l’individu lorsqu’il n’est pas perturbé par des facteurs extérieurs. Celui-ci est influencé par le rythme de vie et le rapport aux écrans. Il peut également être héréditaire. Et il existe deux types de chronotypes : les lève-tôt et les couche-tard.
Les scientifiques ont demandé aux participants de remplir un questionnaire baptisé « Home-ostberg Morningness-Eveningness » qui a pour objectif de déterminer le type de rythme. Ils ont également dû porter un appareil électronique permettant de mesurer leur activité quotidienne, heure de coucher et de réveil, pendant une dizaine de jours. A l’issue de l’expérience, les chercheurs ont soumis différents tests cognitifs aux participants. Leur capacité verbale, raisonnement et mémoire à court terme ont été évalués.
Et les résultats publiés dans la revue Current Research in Behavioral Sciences ont montré que les lève-tôt ont une capacité verbale supérieure aux couche-tard. « Les personnes ayant un chronotype matinal plus précoce ont une plus grande stabilité inter-quotidienne », assure Stuart Fogel, directeur du Laboratoire de recherche sur le sommeil de l’Université d’Ottawa et l’un des auteurs. En d’autres termes, cela signifie qu’elles ont un cycle veille/sommeil plus régulier.
L’importance d’arrêter de comparer les cycles de sommeil
Cette étude contredit de précédentes recherches qui avaient prouvé que les couche-tard possédaient des capacités intellectuelles supérieures aux autres. En dehors des nuances mentionnées ci-dessus, les chercheurs ne notent pas de différences concrètes. Cela prouve qu’il est essentiel d’arrêter de comparer les différents cycles entre eux. Pour cause, le sommeil est un besoin individuel qui ne se manifeste ni au même moment, ni à la même intensité suivant les individus.
Dans une interview sur le sujet accordé à Stylist UK, le Dr Kat Lederle, thérapeute et spécialiste du sommeil affirme que les deux types de chronotype ont des avantages et des inconvénients. « La société devrait être moins rigide et permettre aux individus de dormir et d’être actifs en fonction de leurs besoins », conclut-il.
Source de l’article sur le site Psychologie.com